Situation complexe et problème ouvert

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    Considérons l’exercice suivant : « Calculer ».
    Posée ainsi, la question est verrouillée et l’on n’attend qu’une réponse univoque, étayée à l’aide d’un calcul. Une capacité principale est mise en jeu : celle de savoir calculer correctement la somme ou la différence de fractions n’ayant pas le même dénominateur. On peut bien entendu proposer une aide (ou une vérification) aux élèves mal assurés, en les incitant à utiliser un dessin. Il est cependant plus intéressant de mettre ce calcul dans un contexte, comme par exemple :
    « Maxime dépense le tiers de son argent de poche en sorties et le quart en achat de cédéroms. Quelle fraction de son argent de poche lui reste-t-il ? ».
   
Posé ainsi, ce problème est plus difficile, mais on peut y voir trois avantages principaux. D’abord, la motivation est incomparablement plus importante, on remplace une gamme calculatoire dépourvue de sens par un problème évocateur. Ensuite, la résolution est plus riche en compétences : on peut y développer de l’autonomie, de l’initiative (comme par exemple en prenant un nombre de base), et il y a une part de modélisation (ou de « décontextualisation ») non négligeable. Enfin, dès lors que le problème brut est posé, le professeur peut envisager de le mettre à la portée de chacun en identifiant les éventuels blocages pour proposer des pistes plus individualisées pour démarrer, ou même un questionnement collectif après avoir dégagé les étapes de résolution avec la classe : une vraie différenciation est possible.

    Il en est de même avec le problème de géométrie suivant :
    « Soit [AB] un diamètre d’un cercle de centre O et J un point quelconque de ce cercle, distinct de A et B. La parallèle à la droite (OJ) menée de B coupe la droite (AJ) en C. Quelle est la nature du triangle ABC ? »

    Ce problème ouvert se prête à différents abords, y compris un abord expérimental sur ordinateur qui permet de conjecturer la propriété voulue. Les méthodes de résolution sont multiples, ainsi que les aides que l’on peut distiller aux élèves. Il serait réducteur à tous points de vue (perte de motivation, sclérose pédagogique, …) de tout verrouiller dans un questionnement préalable du type :

bulleta) Démontrer que BC = 2 xOJ;
bulletb) Démontrer que AB = 2 xOJ;
bulletc) En déduire que le triangle ABC est isocèle en B. »

    Nous retenons de ces exemples que le problème contextualisé, de même que le problème ouvert, offrent davantage de pistes de différenciation. Les indications prématurées, de même que les étapes d’un questionnement, qui sont pourtant données pour aider les élèves, induisent en fait une stratégie de résolution experte qui demeure hors de portée pour certains. En fait, ces indications préalables privent les élèves les plus faibles de toute activité mathématique et, simultanément, ôtent aux bons élèves la possibilité de faire preuve d’initiative.

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